Pendant longtemps, dans de nombreuses communautés autochtones, la scolarisation s’arrêtait au niveau du collège. Par exemple, jusqu’en 2012, aucun enfant autochtone du district de Bambama n’avait jamais fréquenté un lycée.

De fait, beaucoup d’enfants refusaient même de passer l’examen du BEPC pour accéder au lycée. Plusieurs facteurs ont influencé cette décision. Tout d’abord, un mythe persistait selon lequel un enfant autochtone ne pourrait jamais réussir le BEPC. Ils croyaient que l’accès au lycée leur était fermé car, historiquement, aucun enfant de leur communauté n’y avait eu accès.

Le deuxième facteur important était que les autochtones savaient par avance qu’ils ne pourraient pas soutenir financièrement l’éducation de leurs enfants en ville, couvrant les dépenses de logement, de nutrition, de santé et de scolarité. Par conséquent, ils décidaient par avance de retirer leurs enfants de l’école au niveau secondaire.

Nos campagnes de sensibilisation dans les écoles ont largement contribué à dissiper ce mythe. De plus, notre soutien scolaire intégral a renforcé la confiance des enfants envers l’éducation formelle, les encourageant à redoubler d’efforts dans leurs études. Nous avons également construit un internat à Sibiti spécifiquement pour les enfants autochtones, ce qui a motivé bon nombre d’entre eux à poursuivre leurs études.

Ainsi, nous avons assisté aux premiers lycéens issus de plusieurs communautés autochtones, une première historique. Actuellement, nous avons 8 enfants autochtones fréquentant un lycée, logés et nourris dans notre internat.

Cette réussite a joué un rôle crucial en suscitant un intérêt accru pour l’éducation formelle parmi de nombreux enfants et parents.

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